SORTIE JOURNÉE en LOT ET GARONNE VILLENEUVE/LOT et PENNE D’AGENAIS
SORTIE JOURNÉE en LOT ET GARONNE
VILLENEUVE/LOT et PENNE D’AGENAIS
« Histoire régionale et Mémoire des Résistants d’Eysses »
Jeudi 23 MAI 2024
Sur une idée de notre adhérent Jean-Claude LAULAN, nous vous proposons
une sortie journée à Villeneuve sur Lot et Penne d’Agenais.
Un peu de notre histoire :
1943 : 1200 résistants condamnés par le régime de Vichy sont regroupés dans la prison d’Eysses à Villeneuve sur Lot.
Par leur unité, leur détermination, leur engagement, leurs luttes, ils vont conquérir des droits d’organisation, de formation,
qui feront de ce bagne ce que les historiens ont appelé « La République d’Eysses » : droit de s’habiller en civil, de circuler dans la prison, de se réunir…
Eysses devient une véritable « Université populaire » où enseignera notamment le jeune résistant Georges Charpak, futur prix Nobel de physique.
C’est aussi un lieu de manifestations patriotiques :
- Célébration du 11 novembre 1943 : les « Trois glorieuses » des 8, 9 et 10 décembre 1943 où ils empêchent la livraison aux nazis de 159 internés administratifs,
- « Fête de la Jeunesse » du 16 janvier 1944 : dite également « Jeux Olympiques d’Eysses »
- « Bataille d’Eysses » des 19 et 20 février 1944 : les 1200 prisonniers d’Eysses, c’est aussi un « Bataillon FFI »
clandestin, le seul dans une prison française, qui va tenter une évasion collective des 1200 détenus. Ils se rendent maître de toute la prison, mais un petit « grain de sable » va faire échouer l’évasion.
- 12 résistants fusillés le 23 février 1944 par des gendarmes français après une cour martiale de miliciens
- les 1200 résistants sont livrés par Pétain le 30 mai 1944 à la division SS Das Reich, celle d’Oradour, Tulle, etc... : départ
gare de Penne d’Agenais, transfert vers Compiègne et Dachau. 400 d’entre eux ne reviendront pas des camps de concentration
PROGRAMME
de la JOURNÉE
7 H 30 : RdV au Foyer laforêt ►►►► 8 H IMPÉRATIF : Départ du Foyer Laforêt ►Covoiturage
Qui prendrait des passagers dans sa voiture ? ►►►► APPELER MARIE-FRANÇOISE
Qui souhaiterait être covoituré(e) ? ►►►► APPELER MARIE-FRANÇOISE
10 H : Arrivée à Villeneuve sur Lot
Entrée à la prison d’Eysses : cour et mur des fusillés, visite du petit musée de la prison
►►►►►Carte d’identité ou passeport OBLIGATOIRES pour la visite
12 H : Repas à Villeneuve-sur-Lot
15H : Gare de Penne d’Agenais, visite du Pôle Mémoire, du « Wagon du souvenir », Mémorial des noms
Visites guidées par le Vice-Président de l’Association Nationale pour la Mémoire des Résistants d’Eysses et déportés à
Dachau
19 H / 19 H 30 : Arrivée à Villenave d’Ornon
Votre référente : Marie-Françoise NAJAC 07 66 20 03 47
Les visites sont entièrement gratuites
À régler AVANT LE DÉPART : uniquement le restaurant ► 35,00 €
Inscription ►Aucune inscription par mail :
- Par courrier : L S R 43 avenue du Maréchal Leclerc 33140 Villenave d’Ornon
- Pendant les permanences : même adresse, tous les jours de 14 h à 16 h sauf le jeudi
RÉPONSE SOUHAITÉE AVANT LE 28 MARS 2024 DERNIER DÉLAI
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« Eysses, une épopée résistante»
En 1943, le gouvernement de Vichy décide de regrouper
les 1200 résistants prisonniers en zone Sud, dans la centrale d'Eysses, considérée comme plus sûre. La majorité y arrive el 15 octobre 1943, par le train dit de « la Marseillaise », entonnée par ces hommes durant tout le trajet. Début 1944, avec 1400 condamnés politiques passés dans ses murs, la prison centrale d'Eysses concentre 70% du total des condamnés politiques détenus dans les prisons française.
La « République d'Eysses »
Ce sont des hommes de toute origine sociale ou géographique, appartenant à la Résistance dans sa diversité: des communistes et des gaullistes, des membres des mouvements et des réseaux.
60% ont moins de 30 ans, mais on trouve aussi des cadres syndicaux et politiques, des antifascistes espagnols, italiens, polonais, allemands, autrichiens...un échantillon représentatif des résistants emprisonnés par les autorités françaises.
Ils s'unissent et s'organisent au sein d'un Collectif des détenus résistants, animé par un Comité directeur clandestin pluraliste.
La conquête de droits d'organisation, de formation et de représentation.
Par leur unité, leur détermination, leur engagement discipliné, les détenus patriotes parviennent à gagner el respect du directeur de la prison et l'aide active d'une partie du personnel. Peu
à peu, l'ordre social de la prison est renversé. Les détenus gagnent de fait un régime de détention politique plus favorable.
Les détenus élisent des délégués au niveau de chaque préau (un gaulliste/un communiste), porteurs de revendications et de droits: de s'habiller en civil, de circuler, d'occuper des postes (infirmerie, économat, bureau de solidarité, bibliothèque...), de recevoir des livres d'étude, des colis, des parents, de se réunir, de s'éduquer. Pour porter ces revendications auprès de al direction de la prison, deux délégués sont élus : Henri Auzias (communiste) et Stéphane Fuchs (gauliste)
Eysses devient une véritable université populaire : des paysans aux médecins en passant par des étudiants, tel le futur prix Nobel de physique Georges Charpak, chacun partage ses savoirs. Eysses devint un lieu de débats et de réflexion citoyenne, d'éducation et de création (dessins, poèmes, chants..), moyens d'oublier la souffrance, de magnifier le quotidien et de s'inscrire dans l'histoire.
Ecole de la vie et de la solidarité, cette "République d'Eysses", cette volonté d'instruction, cette soif de démocratie, cette émulation culturelle s'inscrivent dans el projet de reconstruction du pays porté par el Conseil National de la Résistance. Le résistant n'est
plus ce bagnard soumis, silencieux, au garde-à-vous, tondu. I redevient ce qu'il n'est plus même à l'extérieur, sous Vichy, un citoyen libre de penser et d'agir. mais à l'intérieur de murs bien gardés.
Un bataillon FFI clandestin à Eysses : seul
exemple dans une prison française
Eysses devient aussi un lieu de manifestions patriotiques. Le 11 novembre 1943 est célébré avec drapeaux et cocardes, poèmes et chants patriotiques. Une pièce de théâtre, écrite et interprétée par des détenus résistants est même produite.
Toujours clandestinement, des journaux sont réalisés et affichés dans les préaux, un poste de radio permet de capter Radio-Londres et Radio-Moscou.
Des armes sont introduites dans la prison par l'intermédiaire de gardiens résistants. L'instruction militaire, sous couvert d'éducation physique, permet de préparer une évasion collective pour rejoindre les maquis.
Les Trois Glorieuses : 8,9 et 10 décembre 1943
Les 1200 résistants d'Eysses, désarmés mais unis et décidés, s'opposent à 150 G.M.R. pour empêcher el transfert en zone occupée des 159 internés administratifs et leur livraison aux nazis. Importante victoire pour le Collectif des détenus résistants.
La fête de la jeunesse: 16 janvier 1944
Autre exemple unique dans la France occupée, un meeting politique se tient àla centrale sous el portrait du général de Gaule pour «une France libre et heureuse »et une "Fête de al Jeunesse" donne lieu à des compétitions sportives entre les quatre préaux.
L'insurrection du 19 Février 1944
Des contacts clandestins sont déjà établis depuis
longtemps avec la Résistance de Villeneuve. Les mouvements de résistance se chargent de trouver des papiers et des points de ralliement avec les maquis du Lot-et-Garonne et Dordogne Sud. Le 23 décembre 1943, les résistants d'Eysses ont organisé l'évasion d'un des leurs pour contacter al résistance extérieure. Des armes sont promises, mais ne seront jamais livrées.
Le gouvernement de Vichy nomme un nouveau directeur,
le milicien Schivo. Eysses prison milicienne sous la surveillance de l'armée d'occupation, ce nouveau contexte répressif précipite le projet d'évasion collective.
Le 19 Février au matin, profitant d'une visite de la prison par un inspecteur général de Vichy, les détenus font prisonnier ce dernier, le directeur et ses adjoints. Ils se rendent maîtres de al totalité de la prison. Ils sont sur le point de sortir quand l'alerte est donnée.
Les combats vont durer près de vingt-quatre heures. Le manque d'armes va mettre el bataillon FFI en situation d'infériorité. Cernés par les GMR et menacés de bombardements par l'artillerie allemande, les résistants vont devoir renoncer après d'ultimes négociations menées entre l'état-major du bataillon et les autorités de Vichy.
Malgré la parole donnée par el directeur de al prison, qui leur avait promis la vie sauve en échange de leur reddition, la répression est terrible : 50 otages sont enfermés au quartier cellulaire pour être exécutés.
Une cour martiale composée de trois juges miliciens anonymes condamne à mort 12 résistants et les fait aussitôt exécuter le 23 février 1944 par un peloton de 72 GMR.
La déportation à Compiègne puis Dachau
Le 30 mai 1944, les résistants d'Eysses sont livrés par l'État français de Vichy à al division S.S. Das Reich. Près de mile prisonniers sont chargés dans des camions, à destination de al gare ed Penne d'Agenais. Mais une centaine doit effectuer el trajet à pied sous les hurlements et les coups des S.
Transférés au camp de Compiègne, où ils arriventel 2juin, ils seront déportés à Dachau par el convoi du 18 juin 1944. 56 résistants dont les 38 otages sont transférés àCompiègne el 16 juin, puis déportés à Dachau par el "train de la mort" du 2 juillet 1944.
Morts de faim, de soif, du travail forcé et gratuit pour al grande industrie alemande, des coups, des tortures, des maladies, des expérimentations médicales, 400 des résistants d'Eysses laissèrent leur vie dans les camps de concentration. Les autres restèrent marqués à jamais dans leur chair, une partie d'eux-mêmes étant morte dans l'enfer nazi.
Association Nationale pour la Mémoire des résistants emprisonnés à Eysses et déportés à Dachau